Blanca Casas Brullet

Esborralls (Brouillons)

11 mai 2011 - 25 juin 2011

La Galerie exposera une sélection d’oeuvres réalisées par Blanca Casas Brullet et présentées dans des expositions qui ont eu lieu en région ou à l’étranger au cours de l’année 2010 et 2011. L’idée est de donner également à Paris une visibilité à un parcours qui s’est révélé particulièrement riche et novateur.

« Dans l’oeuvre de Blanca Casas Brullet, si les expérimentations menées autour du mouvement, du temps, du corps sont très largement liées à la photographie (écriture avec la lumière), elles s’appuient également sur d’autres pratiques dans lesquelles « l’espace-page », occupe une place privilégiée : pliée en accordéon, reprisée, réduite en confettis, découpée, et vient prendre toute sa place à côté de la surface sensible du film ou du papier photographique. Il est avant tout question pour Blanca d’interrogerle processus même de la création, depuis la page blanche jusqu’aux différents modes d’apparition des images. Ainsi en témoignent ses derniers travaux Esborralls (les brouillons) et les Boîtes (prélévements) qui se développent et s’imbriquent à travers différentes déclinaisons. »

Monique Chiron

 

Esborralls (Brouillons) est une série d’origamis en papier, de différents formats. Dans ces Brouillons, un pliage méticuleux, systématique et régulier mime le papier froissé, le raté qui reste sur la table de travail et dans un deuxième temps part à la corbeille. Il s’agit, dans cette démarche, d’une référence à ces débuts si nécessaire à tout travail de recherche et de création et pourtant oubliés rapidement qu’on pourrait appeler de « précieux ratés ».

Ces pliages ont subi un processus de galvanoplastie : le papier a ainsi été recouvert par une fine couche d’argent qui épouse chaque pli, ceux-ci restant à l’intérieur de la pièce.

Clin d’oeil au papier photo argentique, par l’utilisation de l’argent sur papier, les Brouillons recouverts d’argent rentrent en résonance avec la série photo des Brouillons argentiques. Cette série d’images, des brouillons (apparemment) froissés est obtenue à l’aide d’un appareil sténopé fabriqué à partir d’une boîte vide de papier photo. La boîte initialement prévue pour protéger le papier vierge de toute lumière a été détournée pour devenir la chambre noire où le papier est exposé pour obtenir une image. En négatif, les origamis flottent dans le blanc de la page comme des petits amas gris d’argent bruni, des images uniques, issues d’une boîte noire retournée comme une chaussette. Il s’établit, dans cette série, une tension entre la méticulosité et la précision du pliage et la méthode très empirique et approximative du sténopé : l’appareil n’a pas de viseur pour cadrer et le point de vue se fait à l’aveugle, les temps de pause très prolongés sont soumis aux changements de lumière. Les ratages comme les réussites dans le processus de travail sont souvent le fruit du hasard mélangé à la méthode, l’inattendu conjugué avec le contrôlé : cette tension fait écho à celle propre à la création.

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