« Gilles Gerbaud est tout à la fois dessinateur d’espaces inhabitables, photographe d’architectures et installateur de lumières éphémères. Chez lui, le statut de la photographie n’est pas entièrement assuré ; intervient-elle au centre même de ce travail, ou n’est-elle qu’une simple façon d’enregistrer la trace d’une performance, d’une installation éphémère, d’une architecture lunaire, inachevée, faite de lumière évanouie ? »
« Des traits de lumière dessinés dans la nuit : pas d’autre sujet pour la photographie. Mais la notion de dessin (et sa présence dans le travail préparatoire de ces images) est essentielle, car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’un passage du dessin à l’espace, du plan à la construction réelle. Les photographies de Gilles Gerbaud doivent être lues comme autant de mises à l’épreuve (forcément photographique) du dessin par sa projection réelle dans l’espace. »
« Le choix de la nuit en photographie n’est jamais innocent, c’est toujours la préférence accordée sur le négatif au détriment du positif, le choix de l’envers, de la présence inversée. Et de fait, l’architecture de Gilles Gerbaud, à l’inverse du travail éclaircissant de l’écriture, apparaît blanc sur noir, lumière sur le fond de la nuit. D’une certaine façon elle est immédiatement une architecture en négatif – voire une image en creux de ce qu’est la photographie. »
Jean-Max Colard, journaliste aux Inrockuptibles
