Installé dans la Drôme, Gilles Gerbaud, ancien élève de l’ensBA de Paris, poursuit son travail engagé à Bagneux, sur l’observation et l’interprétation des traces d’appropriation de l’espace par la population qui l’habite, témoignages d’une individualisation qui se confond avec les nécessités d’aménagement d’un territoire.
Diplômé de l’Ecole nationale de Photographie, Raphaël Chipault articule principalement sa pratique autour de la photographie d’architecture et la photographie de l’objet muséal, notamment pour le Musée du Louvre.
Depuis 2005, les deux artistes mènent une recherche commune sur les objets ordinaires, usuels, non industrialisés qui a abouti à un ensemble de dessins et de photographies présenté à la Galerie : séries d’actes croisés, de retournements et de détournements qui posent l’objet hors de son contexte, hors de son lieu, pour l’identifier à une forme originelle, à une fabrication fragile, hâtive et unique. Les bricolages et assemblages d’un tabouret ou d’un poulailler, les numéros d’inventaire et les traces d’outils du revers des objets extraits des collections du Département des Antiquités Orientales, manifestent la présence de l’homme, de la main, du geste, jusqu’à l’absurde. Le dessin trace les contours sans cesse recommencés, tâtonne, décale, repositionne, multiplie les possibilités de construire et de regarder. La photographie, elle, assigne une place. Elle dit ce qui est là et introduit un déplacement de l’objet vernaculaire à un objet muséal ; ce dévoilement est donc un retournement, une perturbation de la chose vue. Au milieu de tout cela, un homme court. Course effrénée, déplacements et replacements fragiles, hasardeux.