Conçue comme une invitation à la réflexion autour de la relation qu’entretien la civilisation contemporaine avec la nature végétale et animale ainsi que comme une occasion de sensibiliser le public au paysage qui nous entoure, l’exposition “Hors-Champs. Pratiques et perspectives” organisée à La Brasserie (Foncquevillers) souligne notre lien avec cette nature réelle ou imaginaire.
À travers différents médiums – photographie, dessin, vidéo ou performance -, les artistes participant (Thibaut Cuisset, Cyrille Weiner, Kate Barry, Léonard Andersen, Sophie Laly, Gwenaëlle Rebillard, Mary Zygouri et Jürgen Nefzger) tentent de saisir les facettes multiples d’un paysage, évoquent l’exploitation industrielle des ressources, et les métamorphoses des paysages qui en découlent.
Jürgen Nefzger expose à l’occasion de cette exposition une série inédite intitulée Bure ou la Vie dans les Bois, qui met “en évidence la défense de la nature, la contestation et l’expérience d’une vie simple en accord avec soi-même, comme l’a décrit le philosophe Henry David Thoreau au bord de l’étang de Walden, en 1854. Ici, la solitude, l’utopie sont partagées par un groupe qui lutte contre l’enfouissement des déchets radioactifs.”
“En 2017 Jürgen Nefzger séjourne à plusieurs reprises dans le bois Lejuc à Bure. Devenue un symbole de la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets nucleaire, cette forêt était alors occupée par des militants afin d’empêcher le défrichement et la mise en place du chantier du projet CIGEO (Centre Industriel de Stockage Géologique). Loin des manifestations et des affrontements, Jürgen Nefzger nous plonge dans un huis clos baigné de lumière, dressant le portrait d’un grand laboratoire alternatif mêlant à la fois résistance et utopie. Les occupants s’y sont installés de véritables endroits de vie, dans des cabanes simples mais parfaitement en phase avec une vie dans la forêt. Ce travail donne aussi à entendre la pensée de Henry David Thoreau, à travers son texte La désobéissance civile (1849), en mêlant directement sa parole aux images. Bure ou la vie dans les bois se veut à la fois une réflexion sur une forme de résistance autonome et une tentative de portrait
de ces formes de vie en rupture avec les modèles de société consumériste. Début 2018, le bois a été évacué « manu militaris », les cabanes détruites, les militants délogés. Mais l’utopie demeure, et avec elle la conscience de l’impasse dans laquelle l’énergie nucléaire entraîne l’humanité.”
Plus d’informations sur le site de La Brasserie.
