22 janvier – 26 février 2022
Une exposition organisée en partenariat avec les Galerie Françoise Besson – Lyon & Galerie l’antichambre – Chambéry, avec un co-commissariat entre Françoise Paviot, Françoise Besson et Bruno Bret.
A notre époque, quel rapport à la réalité un photographe contemporain peut-il revendiquer ? On sait maintenant que la photographie peut tout dire, le faux comme le vrai. Mais on ne sait pas toujours que le faux est parfois plus séduisant que le vrai et que si la photographie est à la portée de tous, il n’est pas si évident d’en faire et surtout de la regarder.
Cendrine Genin engage à chaque nouvelle série, sa sensibilité, ses convictions, sa culture également. Sans support, toute image est virtuelle, image de notre imagination. Mais si notre volonté s’en mêle, si ce que l’on pourrait nommer un « regard construit » se met en œuvre, l’image alors s’ancre dans le réel pour parler non seulement à nos yeux mais aussi à notre esprit. Les photographies de Cendrine Genin ont cette capacité de nous toucher, spontanément, car, tout d’abord, elles sont simplement belles, comme le sont ces visages qui nous transmettent, sans aucun voyeurisme, le message d’une réalité qui nous concerne. Si ces images sont l’empreinte d’une authentique sensibilité au monde, elles sont aussi la résultante de connaissances acquises au fil du temps, car être attentif à l’autre relève d’un engagement qui ne s’improvise pas. Les notes, les textes qui les accompagnent ou les recouvrent constituent une intervention plastique qui en enrichit le sens, la trace sensible d’un dialogue et d’une écoute qui demande que nous restions sur le qui-vive pour mieux comprendre.
Susan Sontag s’interrogeait sur la capacité de la photographie à éveiller les consciences. À l’heure où les images deviennent une habitude quotidienne, le travail photographique de Cendrine, car il s’agit bien d’un travail au sens propre, ne cherche pas à nous toucher émotionnellement. Son souci premier est de donner à ces jeunes un passeport, authentique mais d’une autre nature, un passeport fait d’humanité et de la confiance que nous voudrons bien mettre dans leur avenir.
Françoise Paviot, juillet 2019