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Les bonnes oeuvres ne s’usent pas…

Alain Fleischer
au Musée de l’image contemporaine de Chengdu, Chine

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Montage de l’exposition à Chengdu © D.R.

La 2e Semaine internationale de la photographie de Chengdu s’est tenue de janvier à juin 2024, sur le thème «Chengdu : les images de l’époque ·des milliers de temps». À cette occasion, Alain Fleischer a été invité à présenter une nouvelle version de L’aventure générale avec un commissariat assuré par Danielle Schirman et Jean-Luc Monterosso. L’Aventure générale avait été inaugurée au Cent Quatre à Paris en 2020 et fermée 15 jours après son lancement en raison de la pandémie.

« Un artiste a d’abord des sensibilités, des pensées, des goûts, des opinions, des besoins, des désirs, des obsessions, une éthique et des rêves. Un artiste peut aussi avoir des talents, des projets, des ambitions, des activités, des stratégies, des admirateurs, des hommes d’affaires, des galeristes et des collectionneurs. Mais tout cela ne suffit pas encore : l’artiste doit avoir son propre monde, un monde qui lui appartient et qui s’inclut dans le monde de chacun. C’est mon monde, et j’essaie de montrer ce monde dans l’exposition du Musée de l’image contemporaine de Chengdu. De quoi est-il fait et que contient-il ? Il y a des visages, des objets, des animaux, des meubles, des jouets, des miroirs, des images fixes et animées, des sons, des projections, de la lumière, des ombres, des machines, des appâts, des jeux et des reflets. Que se passe-t-il dans ce monde : de l’aventure, de l’aventure, de l’aventure, du risque, de la déception, de la découverte, mais aussi des moments de méditation, de mélancolie, d’ivresse et de joie. Veuillez comprendre le titre “General Adventure” comme une expansion aventureuse du domaine de la pensée, de l’émotion et du langage artistique que j’aime pratiquer et qui, dans cette exposition en particulier, représente une aventure photographique. Des sels d’argent au numérique, de la lumière et de l’ombre aux algorithmes, des images statiques ou projections aux images animées, j’expérimente les supports artistiques et les pousse dans leurs retranchements. Avec une curiosité sans fin pour l’univers de la forme, je crée un monde où la réalité est parfois tout le contraire de l’illusion. »
Alain Fleischer

Le travail d’Alain Fleischer a également fait l’objet d’une exposition personnelle ” Souvenirs de Babel ” à la Bibliothèque vaticane à Rome.

Angela Grauerholz
chez Blouin Division à Montréal, Canada

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La cavalière, 2014 © Angela Grauerholz

La Galerie Blouin Divion a invité Angela Grauerholz, du 4 juillet au 31 août 2024 à exposer des œuvres emblématiques de son parcours ainsi que de nouveaux travaux dans une exposition personnelle intitulée Ellipse.

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Chambre d’Hôtel, 1997 © Angela Grauerholz

« Ellipses présente des œuvres photographiques qui traversent toute sa carrière d’artiste, des années 1980 à sa série la plus récente créée en 2022. L’exposition a été une occasion de se plonger dans le monde de l’artiste. On se retrouve à marcher solitairement à travers un parc vide, à observer la lumière jouer à travers les rideaux légers qui ornent une chambre d’hôtel, ou à déambuler devant des sculptures et des fontaines lors d’un voyage que l’on a oublié d’avoir entrepris. Le tour de force émotionnel qu’est la photographie de Grauerholz, avec sa classe particulière, est généreux envers les gens qui la contemplent : son travail enveloppe et s’incruste, il prête et emprunte un catalogue d’images apparemment subjectives qui ne sont ni totalement définies ni revendiquées. »

Aki Lumi
à la Galerie Mori Yu à Kyoto, Japon

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Vue de l’exposition “Trace Panic” © D.R.
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Vue de l’exposition “Trace Panic” © D.R.

Artefacts : qu’ont en fait, acquis et gagné les humains en construisant leur monde ? S’appuyant sur cette question et en écho au passé, Aki Lumi produit des œuvres utilisant la photographie, le dessin, la peinture, le collage et le calcul. Pour ses outils, il utilise un crayon, un stylo, une règle, un compas, des ciseaux, le procédé au gélatino-argentique, une calculatrice et un ordinateur. Les dieux de la création à corps de serpent, Fu Hsi et Nuwa, tiennent une règle et un compas dans leurs mains, comme ils sont représentés dans la peinture ancienne sur pierre.

Jocelyne Alloucherie
au Musée d’art de Joliette à Joliette, Canada

L’héritage des restes avec le commissariat de Julie Alary Lavallée, du 4 juillet 2024 au 8 septembre 2024

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Monuments IV 2002, VI et VIII -2003 © Jocelyne Alloucherie

La notion de monument se trouve au cœur de cette exposition réalisée à partir d’œuvres de la collection permanente du Musée. Elle s’inspire de cette définition des lieux de mémoire élaborée par l’historien français Pierre Nora qui englobe les monuments : « Les lieux de mémoire, ce sont d’abord des restes. La forme extrême où subsiste une conscience commémorative dans une histoire qui l’appelle, parce qu’elle l’ignore. »L’exposition propose une incursion dans la pratique artistique des cent dernières années en touchant à des sujets associés à l’univers des monuments, dont le sculptural, l’architectural, la pérennité, la commémoration et la mémoire. Elle met en lumière certains des enjeux majeurs liés à l’histoire de la sculpture du 20e siècle à aujourd’hui.

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Monuments IV 2002, VI et VIII -2003 © Jocelyne Alloucherie

Depuis le début des années 1970, Jocelyne Alloucherie développe ce qu’elle appelle des « configurations » complexes qui associent les disciplines de la sculpture, de l’architecture, de la photographie, de l’installation, du dessin et de la peinture, pour explorer de façon conceptuelle et poétique les rapports qui s’instaurent entre l’image, l’objet et le lieu. Ses installations sculpturales et picturales hésitent entre l’échelle du corps et celle du monument et incorporent généralement des images peintes, dessinées ou photographiques. Évoquant des « théâtres d’objets », ses œuvres jouent sur l’ambiguïté de composantes qui s’apparentent à des archétypes architecturaux ou encore à du mobilier urbain ou domestique, sans toutefois faire explicitement référence à la réalité. Dans sa démarche, l’ambivalence des formes et des images agit comme un tremplin vers une infinité d’associations mentales qui inscrivent la subjectivité au cœur de l’expérience de l’œuvre.

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