8 – 12 novembre 2023
Stand B24
Grand Palais Éphémère
Sur le mur partagé…
Vintage Works Ltd. et la Galerie Françoise Paviot collaborent à nouveau à l’occasion de Paris Photo en unissant leur expertise et leur connaissance de la photographie acquise de longue date. A côté des images exposées par chacune de ces deux galeries dans leur propre espace, un ensemble de photographies, consacrées au portrait, sera proposé cette année sur le mur central partagé du stand. Tirées des inventaires des deux marchands, ces photographies constitueront “Une petite histoire de la photographie” au fil de 180 ans de supports et de regards.
Et sur notre stand…
La galerie pour cette édition 2023 entrecroise plusieurs approches : celles des couples d’artistes qui travaillent ensemble ou en collaboration, celles des supports argentiques qu’ils soient dans la lignée de la « New vision » ou bien détournées par le biais d’interventions au moment du tirage, celles enfin qui interviennent sur le mode de fabrication des images. Il ne s’agit pas là d’envisager une nouvelle culture, mais plutôt d’exposer des travaux de qualité qui, de longue date ou plus récemment, font appel au medium photographique dans toute la richesse de son expression et de sa matière.
Joan Fontcuberta, Immigrant, de la série Googlegrammes- 2005
« La série “Googlegrammes” est fondée sur le concept de pentimento et de palimpseste, qui a une place important dans mon travail: une image qui cache une autre image, une écriture sur une autre écriture. Techniquement j’utilise le procédé du photomosaïque, très répandu par les graphistes dans l’illustration publicitaire et éditoriale: une image-modèle est reconstruite avec des milliers d’images minuscules procédant d’une banque d’images. À une certaine distance, on reconnaît le contenu de cette image modèle mais quand on s’approche, on découvre le contenu de ces petites images.
Pour “Googlegrammes”, j’utilise un logiciel gratuit (freeware) de photomosaïque conçu par Frank Midgley en 2004. La particularité de cette version du logiciel est qu’on peut le brancher sur Internet et faire une recherche d’images au moyen de Google. Le dispositif “Image Search” de Google localise les images disponibles dans la Web en temps réel, associées à un mot ou plusieurs mots-clés. Google n’est pas capable de discerner la nature du rapport entre le mot et l’image: il choisira n’importe quelle image si, dans la même page, le mot-clé est aussi présent. Alors la décision d’attribuer un groupe de mots clés à chaque modèle alimente une base de données constitutive et permet de réfléchir sur l’ambiguïté des connexions entre l’image et le texte. On retrouve des rapports de causalité, de continuité, descriptifs, politiques, poétiques, humoristiques, aléatoires, etc…
Mais aussi le projet jette un regard critique sur l’utopie d’Internet conçue comme une archive universelle et démocratique. Les “filtres” et les “accidents logiques” dans les processus de recherche montrent à quel degré on est loin d’une mémoire collective accessible à tous sans censures idéologiques ni distorsions corporatives». JF, 2005