Publié le Catégories Non classé

Nuit blanche 2019 : Evi Keller

Église Saint-Eustache (Paris), samedi 5 octobre 2019, 20h30-3h00

EVI KELLER
[PERFORMANCE/MATIERE/LUMIERE], 2019

Au cours d’un rituel initiatique, Evi Keller invite le public à vivre une expérience fondatrice. Véritable œuvre-monde, dont les composantes se dévoilent peu à peu, la Performance/Matière/Lumière nous confronte à l’origine de la création, prise en son sens le plus radical ; quand tout n’était encore que fusions, écoulements, concrétions de matières, fulgurances lumineuses. Plus qu’une simple installation, ici les «éclairs sillonnent les ténèbres de la nuit des temps», pour reprendre une formule de Schelling. L’art d’Evi Keller renoue magiquement avec les forces naturelles, la romantisation du monde, chère à Novalis, union du connu et de l’inconnu, du fini et de l’infini, du visible et de l’invisible : «C’est ainsi qu’on retrouvera le sens originaire.» (Olivier Schefer)

Sur le porche de l’église :
Matière-Lumière [Reconciliation, Xin-Yi], ML-I-19-PV-RXY, 630 cm x 630 cm


L’œuvre intitulée Réconciliation tient de l’étape initiatique et du seuil sacré ; elle consiste en une sorte de vitrail de verre dépoli dans lequel semble vivre et respirer une matière rouge, une tache se répand, un précieux fluide vital se forme et se diffracte sans fin. (…)
(Extrait «Des paysages brûlés par la nuit Evi Keller ou l’art des origines» par Olivier Scheffer)

À l’intérieur de l’église :
Matière-Lumière, sans titre, ML-V-17-0921, 450 cm x 1300 cm


Par le biais des jeux de projections lumineuses et de variations sonores, l’artiste s’emploie à faire revivre des processus de création naturelle : selon les déplacements et l’intensité du faisceau lumineux, une diversité de matières se concrétise sur la toile tendue. L’immense drap qui compose le corps de son installation – tissu flottant, mur, morceau géant d’écorce – sembler passer de l’état solide et minéral (voici de la roche, des stalactites) à un état liquide (suintement de pierres, fûts de cristaux et de givre), le feu gagne également et l’on est bientôt aveuglé par le soleil noir de la mélancolie nervalienne. (…)

À vrai dire, ces variations lumineuses et matérielles n’ont rien de formelles : l’artiste mime la transmutation alchimique et poétique des matériaux. Et lorsque une lumière blanche envahit soudain Matière-Lumière, tout se passe comme si nous regardions une toile de William Turner dont le soleil brûlant, celui littéralement aveuglant de Regulus, franchirait une nuit de plomb et de pétrole. Car l’artiste a construit son œuvre autour d’un noyau central : le carbone. Celui des plus anciennes forêts houillères, des dépôts d’humus, des stratifications d’écorces et de bois pourris. Cette matière fondamentale au sein de l’univers, problématique à l’ère dite de l’anthropocène sous la forme du charbon, devient dans cette œuvre le cœur du vivant et de nos questions les plus brûlantes. (…)
(Extrait «Des paysages brûlés par la nuit Evi Keller ou l’art des origines» par Olivier Scheffer)

Commissaires d’exposition : Françoise Paviot & Olivier Schefer

Création sonore : Marc Billon, compositeur de musique électronique.

Avec le soutien de :
Église Saint Eustache et son curé Yves Trocheris, Art, Culture et Foi, Université Paris-Est Marne-La-Vallée UFR LACT, Université Paris 8 CICM, Ville de Paris, Mission Nuit Blanche.

Plus d’informations sur le site d’Evi Keller.

evi-keller_francoise-paviot
  • evi-keller_francoise-paviot

  • evi-keller_francoise-paviot

  • evi-keller_francoise-paviot

  • evi-keller_francoise-paviot